La compétition est souvent perçue comme le moteur du progrès en tennis. Pourtant, elle ne peut être bénéfique que si elle s’appuie sur une préparation adéquate et une coopération efficace. Comme l’explique Idriss Aberkane, la coopération est souvent un levier bien plus puissant que la confrontation directe. Dans cet article, nous allons voir pourquoi et comment intégrer la coopération dans l’entraînement pour maximiser ses progrès.

1. La compétition seule ne suffit pas pour progresser

Beaucoup de joueurs pensent que jouer en tournoi et affronter des adversaires plus forts est la seule façon de progresser. Or, la compétition est avant tout un révélateur du niveau, pas un moyen de l’améliorer en soi.

Prenons l’exemple d’un joueur qui enchaîne les tournois sans travail en amont. Il peut se retrouver en difficulté face à des adversaires plus solides et accumuler des défaites frustrantes. Sans compréhension de ses erreurs ni stratégie pour les corriger, son jeu stagne.

En réalité, pour tirer profit de la compétition, il faut se préparer en amont, en développant ses compétences techniques, tactiques, physiques et mentales dans un cadre coopératif, où l’apprentissage est optimisé.

2. La coopération accélère l’apprentissage

La coopération est le modèle de progression le plus efficace, notamment en raison de l’effet miroir : on apprend mieux en échangeant avec les autres.

➡️ Exemple 1 : Les grands champions s’entraînent ensemble

Dans le circuit professionnel, les meilleurs joueurs s’entraînent régulièrement les uns avec les autres. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que se confronter sans enjeu immédiat leur permet de mieux analyser leur jeu, d’expérimenter de nouvelles stratégies et de progresser ensemble.

Roger Federer et Rafael Nadal, pourtant grands rivaux, ont souvent partagé des séances d’entraînement, notamment avant la Laver Cup, démontrant que l’amélioration mutuelle est plus importante que la rivalité pure.

➡️ Exemple 2 : Le sparring-partner en tennis

Un bon partenaire d’entraînement ne cherche pas à « écraser » son adversaire mais à le challenger intelligemment. S’il voit que l’autre travaille un coup particulier, il ajuste son jeu pour l’aider à progresser. Cette dynamique d’échange permet aux deux joueurs de s’améliorer bien plus vite que dans une série de matchs à enjeu où l’objectif est uniquement de gagner.

3. L’entraînement en coopération favorise une meilleure maîtrise du stress

En compétition, le stress et la pression peuvent altérer les performances. Pourtant, dans un environnement coopératif, on peut travailler sur ces aspects sans la peur de perdre.

➡️ Exemple 3 : L’entraînement mental avec un partenaire

Un joueur qui s’entraîne à gérer des moments-clés en simulant des situations de match avec son partenaire (jeu décisif, balle de break) s’habituera progressivement à ces moments de tension. Plutôt que d’apprendre à gérer la pression uniquement dans des conditions de compétition réelle (avec tous les enjeux psychologiques que cela implique), il l’intègre progressivement dans un cadre rassurant.

4. La coopération favorise une meilleure adaptation et compréhension du jeu

En travaillant avec différents partenaires, on découvre une variété de styles de jeu et on apprend à s’adapter.

➡️ Exemple 4 : L’effet des entraînements avec des joueurs différents

Un joueur qui ne joue qu’avec des adversaires de son style finit par s’habituer à un seul type de jeu. En revanche, s’il coopère avec des joueurs à la frappe plus lourde, d’autres à la balle plus liftée ou coupée, il développe une meilleure capacité d’adaptation, essentielle pour performer en compétition.

De plus, dans une relation de coopération, on peut partager des conseils et des ressentis. Un joueur expérimenté peut donner des indications précieuses sur la lecture du jeu, la gestion du rythme ou l’utilisation de certaines tactiques.

5. Coopération et compétition ne sont pas opposées, mais complémentaires

L’idée n’est pas d’éliminer la compétition, mais de la voir comme une conséquence naturelle d’un bon entraînement coopératif.

La compétition sans préparation = stress, frustration, stagnation.

La coopération avant la compétition = progression, confiance, adaptabilité.

Les grands champions utilisent la compétition comme une validation de leur travail et non comme le seul moteur d’amélioration.

Prenons l’exemple du système japonais dans le sport, où l’accent est mis sur l’apprentissage en groupe avant de se confronter individuellement en tournoi. Cette approche a produit de nombreux joueurs d’élite, notamment en judo, en karaté et en tennis de table.

Conclusion : Prioriser la coopération pour mieux performer en compétition

Si la compétition est nécessaire pour tester son niveau, elle ne doit jamais être le seul moyen de progresser. La coopération, en revanche, offre une approche plus solide et durable pour améliorer son jeu, affiner sa tactique et gérer la pression.

Entraîne-toi avec des partenaires qui cherchent autant à progresser qu’à te faire progresser. Mets en place des séances d’entraînement où l’objectif est d’apprendre plutôt que de gagner. La victoire en compétition viendra naturellement si ton travail en coopération a été efficace.

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